Leur style musical était Pop-Rock-Progressif, mais le groupe avait tout de même monté un répertoire pouvant faire dans le « Palmarès Top40 ». 

L'histoire ---

Au printemps 82, Jean Doyon et Claude Traversy venaient à peine de quitter la formation BOFF, qu'ils se sont retrouvés à participer à un concours-concert organisé par Robert Salvail et Pierre Éthier pour le Cégep de Sorel, dont le principal objectif était de créer des pièces originales.  Le titre du spectacle était « Jt'à bout ! » et c'était par l'entremise du sonorisateur James Hatch qu'il a été possible aux deux musiciens de participer à ce « spectacle ».

Durant ces quelques semaines de pratiques, ils firent la connaissance d'un talentueux claviériste, Mark Busic.  Une fois ce concert terminé, Busic fut recruté sur le champs et invité à se joindre à GIBRALTAR.  Mark accepta sans aucune hésitation.

C'est en répondant à une « petite annonce » qu'un bassiste de blues nommé André Guévremont s'est avéré être le meilleur candidat disponible.  Puis, Mark connaissait un guitariste de St-Cyrille, Sylvain Dumas, qui venait à peine de s'installer dans la région et qui devint le 2e guitariste du groupe.

C'est à partir de ce moment qu'a pris naissance le groupe GIBRALTAR dont le but premier était de faire du "Cabaret", pour acquérir l'expérience nécessaire afin de réaliser un album.

Les débuts n'ont pas été facile.  Un peu trop "progressif", l'évidence d'un changement de cap rapidement était devenu nécessaire après les premiers spectafcles.  Il fallait prendre une nouvelle direction musicale si le groupe voulait poursuivre sur son élan.  C'est à ce moment qu'un répertoire à plus forte tendance « Palmarès Top40 » fut adopté. 

Après deux concerts, le guitariste Sylvain Dumas quittait le groupe à titre de guitariste, mais devint l'éclairagiste officiel du « band ».  Dans ses nouvelles fonctions, Dumas fit avancer le groupe de façon significative au niveau de la mise en scène, en améliorant le côté visuel, pour l'époque, avec des effets de lumières, de la pyrotechnie, une imagination fertile et ce, avec un budget limité.

Aussi en 1982, le photographe Daniel «Tonio» Cournoyer, avait offert ses services comme gérant du groupe.  "Tonio" avait beaucoup de contacts et le "Band" en avait grandement besoin.

En 1983, le sonorisateur Pierre Plante devint le « soundman » officiel du groupe.  D'ailleurs lui et Dumas, sont pratiquement devenu deux membres officiels durant toute la durée de vie de la formation musicale.  Fort de deux excellents techniciens, le groupe entreprit une tournée à travers le Québec.

Améliorant sans cesse leur répertoire, GIBRALTAR, connaissait du succès dans la région de Sorel-Tracy et au début de 1983, le groupe prenait des engagements dans d'autres villes au Québec. 

GIBRALTAR avait quelques compositions qui les ont menés à participer à des concours comme L'empire des Futures Stars de CKOI FM à Montréal et à CHOM L'Esprit.

Le groupe était connu pour la musique qu'il interprétait, mais aussi pour quelques compositions de son cru.  Entre autres Super Guy & Liberté, que Doyon a par la suite enregistré avec le groupe Sudartik, plusieurs années plus tard.

Toujours en 1983, Daniel Cournoyer cessa d'être le gérant du groupe mais demeura le photographe officiel.  C'est alors que l'agent d'artiste du Cap-de-la-Madeleine, Jean-François Bouchard fut le « booker » pour une grande majorité des spectacles du groupe sorelois.

Gibraltar a été le premier groupe Rock-Progressif de la région (Sorel-Tracy) à avoir été en vedette, dans le Carré Royal du centre-ville de Sorel, sur la grande scène du Festival de la Gibelotte en 1984.  « Aussi étonnant que cela puisse paraître, la première partie avait été assurée par un humoriste qui en était à ses débuts, un certain André-Philippe Gagnon. »

Lors de cette soirée, un rêve fut réalisé soit d'exécuter une œuvre de King Crimson, RED.

Mais, ce concert en fut un d'adieu, le groupe ayant décidé de mettre fin à ses activités.  Deux de ses membres (Traversy et Busic), avaient signifié leur désir de poursuivre leurs études.

Gibraltar a marqué une époque pour bien des jeunes Sorelois, et pour les membres du groupe également.